15 octobre 2025 : Déclaration de la commission des droits de l’homme du Cameroun à l’occasion de la journée mondiale du lavage des mains.

La Commission rappelle que la célébration de l’édition 2025 de la « Journée mondiale du lavage des mains » vise à sensibiliser sur le rôle vital du lavage régulier des mains dans la prévention des maladies infectieuses, principalement dans la lutte contre la résurgence de la pandémie de Covid-19 à l’échelle mondiale.

La Commission accueille favorablement le thème proposé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’édition 2025 de la journée mondiale du lavage des mains à savoir « Les gants, parfois. L’hygiène des mains, toujours », un thème qui souligne le fait que, si des mesures de protection telles que le port de gants peuvent réduire le risque d’infection, elles ne sauraient se substituer à une bonne hygiène des mains, dans la mesure où le lavage des mains avec du savon demeure une méthode essentielle, fiable et accessible pour prévenir la propagation des germes, protéger contre les maladies et préserver la santé publique.

La Commission considère que la célébration de la journée mondiale du lavage des mains s’inscrit pleinement dans la mise en œuvre de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine qui aspire à bâtir une Afrique prospère, en bonne santé et inclusive à l’échéance indiquée, dans la mesure où, en promouvant l’hygiène, l’accès à l’eau et à l’assainissement, cette journée contribue directement à la réalisation de l’aspiration 6 relative au bien-être et à la santé des populations.

La Commission salue les inlassables efforts des pouvoirs publics et de leurs partenaires visant à garantir et à généraliser la pratique de l’hygiène des mains, parmi lesquels l’organisation, le 5 mai 2025, du Symposium sur l’hygiène des mains dans le contexte hospitalier à Yaoundé par le Comité de lutte contre les infections nosocomiales (CLIN) du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Yaoundé.

La Commission reste profondément préoccupée par la mauvaise utilisation des gants dans les établissements de santé par certains soignants qui les considèrent souvent comme un substitut au lavage des mains, réduisant ainsi la pratique systématique de l’hygiène des mains ou conduisant à des usages inappropriés (non-changement de gants entre deux patients, réutilisation des mêmes gants pour les soins à plusieurs patients, etc.).

La Commission reste préoccupée par l’insuffisance, voire l’absence, de dispositifs de lavage des mains (points d’eau, savon, robinets, serviettes propres ou autres moyens de séchage) dans les écoles, marchés, hôpitaux et autres espaces publics.

La Commission réitère ses recommandations adressées au ministère de la Santé publique (MINSANTÉ) et au ministère de la Communication (MINCOM) en 2024, lors de la Journée mondiale du lavage des mains : d’encourager la population surtout les parents à adopter et à promouvoir des comportements sains par des gestes simples et peu coûteux tels que le lavage des mains, afin de protéger la santé de toute la famille ; de veiller à ce que les enfants se lavent régulièrement les mains avant et après les repas, après l’utilisation des latrines, après tout contact avec des animaux et après toute activité impliquant l’usage des mains.

La Commission recommande spécifiquement au Gouvernement de prioriser l’intégration et le financement des programmes d’hygiène des mains dans les stratégies et plans nationaux, conformément aux Lignes directrices de l’Organisation mondiale de la Santé et de l’United Nations Children’s Emergency Fund (OMS/UNICEF) sur l’hygiène des mains en milieu communautaire dont la publication officielle est prévu le 15 octobre 2025 un instrument qui constitue une ressource précieuse pour guider les gouvernements dans le renforcement de l’hygiène des mains à grande échelle.

La Commission recommande au ministère de la Jeunesse et de l’Éducation civique (MINJEC), au ministère de l’Éducation de base (MINEDUB) et au ministère des Enseignements secondaires (MINESEC) d’organiser, chacun en ce qui le concerne, des campagnes ciblées d’éducation civique et de sensibilisation dans les écoles, centres de jeunesse et communautés ; ces campagnes devraient raviver la valeur culturelle du lavage des mains et inscrire l’hygiène des mains comme une valeur civique essentielle, afin que les jeunes générations l’apprécient et la pratiquent régulièrement, malgré les changements de mode de vie.

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Clément Noumsi