L’élection présidentielle comme leitmotiv du communiqué de presse de la CDHC rendu public à 3 jours du scrutin.
- Steve simplice Nouguen
- 10 oct.
- 6 min de lecture
Dans le cadre de sa mission d'observation du processus électoral conférée par les
articles 1 et 6 d e la loi n ° 2019/014 d u 19 juillet 2019 qui l a crée, l'organise et régit son
fonctionnement en ces termes :
Illa Commission des Droits de l'homme du Cameroun [(ci-après : « la Commission »)]
est une institution indépendante de consultation, d'observation, d'évaluation, d e
dialogue, d e conciliation et de concertation e n matière d e Droits de l'homme
[elle] contribue à l a consolidation d e l'État de droit à travers [...] l e traitement des
requêtes et dénonciations relatives aux allégations de violation des Droits de l'homme
[] l'auto-saisine pour les faits portés à sa connaissance, qui sont de nature à constituer
des violations graves, récurrentes ou systémiques des Droits de l'homme [et] le suivi de la situation des Droits de l'homme, l'Institution nationale des Droits d e l'homme du Cameroun relève avec satisfaction que, de manière générale, l a campagne électorale en cours, démarrée le 27 septembre 2025, se déroule dans u n climat relativement apaisé.
La Commission rappelle à toutes les parties prenantes du processus électoral -
institutions, partis politiques, candidats, leaders d'opinion, citoyens - l'importance d u
respect impérieux des Droits d e l'homme en période électorale, notamment des Droits à la participation aux affaires publiques ; à l'égalité ; à la liberté d'opinion et
d'expression ; à l a liberté de réunion ; à la liberté de mouvement ; à la vie ; à l a sûreté
e t à la sécurité ; à la protection contre la discrimination, les discours de haine e t les
violences, ainsi qu'à la protection de la vie privée e t contre les atteintes illégales à
l'honneur e t à l a réputation.
La Commission salue les efforts déployés par les pouvoirs publics, Elections
Cameroon (ELECAM), les partis politiques, les autorités traditionnelles, religieuses, les
partenaires internationaux et les organisations de la société civile pour l'organisation
d'une élection présidentielle apaisée, crédible et respectueuse des Droits de l'homme.
La Commission salue à cet égard la délocalisation de certains bureaux de vote
pour des raisons de sécurité et la disponibilité des agents d'ELECAM pour permettre le
retrait effectif des cartes d'électeurs, même en dehors des heures ouvrables.
La Commission salue en outre la convocation du responsable de campagne d e
'UNDP, l e 1er octobre 2025, par l e sous-préfet de l'Arrondissement Garoua 1ª, afin de
lui proposer u n nouvel itinéraire compte tenu du chevauchement des programmes d e
campagne de son parti avec celui d u FSNC, une proposition malheureusement rejetée
par l'intéressé.
La Commission prend note des Déclarations du Conseil national de la
Communication des 2 et 8 octobre 2025 lors de ses points de presse relatifs à la
couverture médiatique de l a campagne électorale.
La Commission relève, pour le déplorer :
- l a violence électorale observée dans l a Région du Nord, o ù l'on a enregistré
des cas de violence sur des militants du RDPC, l e 1er octobre 2025 à Garoua
et un affrontement par jets de pierres et coups de poignards, le 2 7 septembre
2025 dans Arrondissement de Touboro, entre militants du RDPC et d e
UNDP, faisant état de huit blessés ;
- les atteintes aux libertés d'opinion et d'expression par des acteurs non
étatiques, matérialisées par deux tentatives d e lynchage perpétrées par des
militants fanatisés d e l'opposition à l'encontre de M. Salmana AMADOU
ALl, l e 3 août 2025 à Dargala dans l a Région de l'Extrême-Nord et contre M .
HAMADOU HAMIDOU, maire de Maroua 1°', le 2 7 août 2025 à l'esplanade
de l a chefferie de 2 ° degré d u Lamidat de Miskine, à Maroua ;
- le traitement déséquilibré des informations relatives aux candidats par la
presse écrite ;
- le non-respect systématique par les médias privés du temps d'antenne dans
les émissions radio-télévisées ;
- l a participation des acteurs de l a société civile dans des émissions dédiées à
la campagne électorale, réservées uniquement aux candidats ou à leurs
représentants, en violation des règles en vigueur ;
- l'atteinte par des acteurs privés de l'opposition aux Droits d'un candidat à
l'élection présidentielle, à travers l a destruction itérative de ses affiches de
campagne ainsi que des tenues de son parti politique ;
- la mobilisation des élèves et autres mineurs dans le cadre de la campagne
électorale tant par les partis politiques de l a coalition au pouvoir que par ceux
de l'opposition l e 3 0 septembre 2025 à Madingring, dans l e Département du
Mayo-Rey, Région du Nord et l e 7 octobre 2025 à Maroua ;
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- le non-respect par certains candidats tant du pouvoir que de l'opposition du
format des affiches e t des emplacements pour celles-ci ;
- l'atteinte au droit d e participation politique des candidats et des électeurs par
des groupes armés non étatiques dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-
Ouest ;
- le retard dans la mise à disposition des cartes d e vote auprès d e certaines
antennes d'ELECAM pour distribution o u retrait par les électeurs.
La Commission rappelle à cet égard à tous les citoyens ainsi qu'à l'ensemble des
médias publics et privés, l'importance d e respecter le principe d e l a non-discrimination entre les candidats dans le cadre de la campagne électorale, conformément aux instruments nationaux, africains et universels relatifs aux Droits de l'homme.
En effet, la Constitution du 18 janvier 1996 garantit l'égalité de tous les citoyens
devant la loi (article 1), l a liberté d'opinion e t d'expression (préambule), tandis que la
Charte africaine des Droits de l'homme et des peuples consacre, aux articles 2 e t 13, le
droit à l'égalité o u droit à l a non-discrimination et le droit à la participation politique
dans des conditions équitables. Ces principes s'appliquent à tous les aspects d u
déroulement d e la campagne électorale, a u déroulement d u scrutin e t a u décompte des votes.
Dans ce contexte, la Commission invite tous les médias à respecter les
obligations suivantes :
- l'équité et l'impartialité dans la diffusion d'informations e t
- les règles de diffusion en matière de communication politique et électorale.
La Commission réitère que le respect de ces principes contribue à l a protection
des Droits civils et politiques, à la consolidation d e l'État de droit et à la promotion
d'une élection juste, transparente et sincère.
La Commission condamne avec fermeté l'incivisme des jeunes conducteurs d e
motos, qui ont refusé de se soumettre à la décision d e l'autorité administrative
interdisant l a circulation de motos en cortège dans cette ville pour des raisons de sécurité
e t d'ordre public le 2 3 août 2025 à Meiganga, ainsi que celui des jeunes qui ont tenté
sans succès d e perturber l a visite de travail des membres d u Gouvernement l e 2 7 août 2025 à Maroua.
La Commission recommande :
aux autorités administratives de mieux coordonner les caravanes des différents
candidats, afin d'éviter tout affrontement ;
à ELECAM de relocaliser les bureaux de vote situés dans les endroits insécures,
les chefferies traditionnelles, les casernes e t les bâtiments administratifs.
3 aux candidats de respecter le format des affiches, l a limite légale d'affichage e t
les emplacements réservés à cet effet, autant que les mesures prises par l'autorité
administrative pour une meilleure coordination des activités de campagne ;
aux électeurs de se référer a u site Internet d'ELECAM en cas d'indisponibilité
d e leurs cartes d'électeur, afin d e s'assurer d e leur inscription effective et d'identifier
leur bureau d e vote, compte tenu de la possibilité d e voter sans carte d'électeur ;
au ministère des Enseignements secondaires et au ministère de l'Education de
base d e rappeler officiellement aux chefs d'établissement et aux enseignants l a
neutralité de l'école ;
à Spectrum Télévision (STV) de reprogrammer l'émission « Entretien avec »,
interrompue l e 7 août 2025 sur instructions orales de l'autorité administrative.
La Commission réaffirme son engagement constant pour une élection
présidentielle respectueuse des Droits d e l'homme à travers le déploiement d e tous ses Commissaires e t la mobilisation d e toutes ses Antennes régionales dans les 10 Régions d u 7 au 14 octobre 2025, à l'effet de faire respecter les Droits de l'homme pendant l a phase critique du processus électoral. Ceux-ci formuleront les recommandations appropriées aux autorités compétentes e t vont œuvrer pour que cette élection soit un véritable moment de fierté nationale et de paix durable.
La Commission invite une fois d e plus toute personne victime ou témoin d e
violation des Droits de l'homme e n général - et d e violation d'un droit lié au processus
électoral, en particulier - à l a saisir, y compris par l e truchement de son numéro vert, le
1523 (c'est gratuit, même sans crédit de téléphone).
Adresses utiles de la CDHC
Site web: www.cdhc.cm
Comptes Facebook et X (ancien Twitter): Cameroon Human Rights Commission
Compte WhatsApp : 691 9 9 56 9 0




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