Projet pilote d'autonomisation économique des femmes par l'innovation et la propriété intellectuelle au Cameroun et au Burkina Faso
- Clément Noumsi
- il y a 5 jours
- 4 min de lecture

Mme le Pr Marie Thérèse Obama épse Abena Ondoa Minproff a présidé le 5 août 2025 au lancement officiel du projet d'autonomisation économique des femmes par l'innovation et l'accès à la propriété intellectuelle dans sa phase pilote au Cameroun et au Burkina Faso.
Cette cérémonie s'est déroulée au siège de l'OAPI en présence du Dr Justin Koffi, représentant résident de l'UNFPA Cameroun, du Denis L Bohoussou directeur général de l'OAPI hôte de l'événement et en présentiel du représentant résident de l'UNFPA du Burkina Faso Alain Akpadji, ainsi que d'autres responsables d'institutions publiques, privées et internationales et des responsables des associations des femmes et filles ingénieurs et des acteurs confirmés de la production, de la transformation et de la distribution des produits agro-pastoraux nationaux dans les pays concernés.
Doté d'un budget d'environ 1,5 milliards de francs CFA, le projet s'appuie sur le renforcement des capacités et sur les appuis directs et indirects à apporter aux opératrices individuelles, aux associations et regroupement de femmes, ainsi qu'aux institutions de formation et d'encadrement. En perspective, le projet cible les bénéficiaires suivant : quatre (4) associations d'élèves ingénieurs en science, technologie, ingénierie et mathématiques (STIM); quatre (4) associations des femmes ingénieurs ; Vingt quatre (24) regroupements de femmes productrices agro-pastorale et en agrobusiness ; quatre (4) structures de formation et d'encadrement à l'innovation et à l'entrepreneuriat de l'enseignement supérieur en STIM; quatre vingt (80) jeunes femmes Issues de l'enseignement supérieur en STIM et enfin quatre cent quatre-vingt (480) femmes économiquement actives dans le secteur agro-pastoral et agri business.
Au terme des 18 mois de mise en œuvre au Cameroun (Yaoundé et Ngaoundéré) et Ouagadougou au Burkina Faso, le projet mettra sur pied des solutions innovantes, en l'occurrence 6 projets pilotes de production, de transformation, de commercialisation des produits de qualité et de valorisation des innovations par les groupes cibles.

Ce projet fait suite à un MoU signé le 14 février 2024 entre l'OAPI et l'UNFPA Cameroun pour optimiser le pouvoir transformateur des innovations technologiques et de la propriété intellectuelle pour créer la valeur ajoutée aux produits agricoles portées par les femmes rurales afin de promouvoir l'autonomisation économique des femmes et des filles.
Il naît d'un constat paradoxal en Afrique entre la situation sociale des femmes et leur contribution au développement économique des Etats. Par exemple au Cameroun, les femme représentent 62 % de la mains d'œuvre agricole et produisent 80 % des denrées alimentaires locales. Cependant, 51,5 % des femmes vivent sous le seuil de pauvreté avec une participation économique limitée et ne détiennent que 15 % des brevets enregistrés auprès de l'OAPI. Au Burkina Faso, les femmes constituent 75 % de la main-d'œuvre agricole et sont responsables de plus 60 % de la production agricole. Toutefois, elles continuent d'avoir un accès limité au crédit at autres sources de financement.
Les organisateurs
L'OAPI intervient dans 17 états africains comme agence d'appui au développement et est en charge de délivrer les titres de propriété intellectuelle.
L'UNFPA est l'agence des nations unies en charge des questions de santé sexuelle et reproductive. Il a mandat de réaliser un monde où chaque grossesse est désirée, chaque accouchement est sans danger et le potentiel de chaque jeune est accompli.
Clément Noumsi
Réactions

Dr Justin koffi, représentant résident UNFPA Cameroun
« Vous savez quand j'étais plus jeune on disait que les idées étaient en Afrique et les financements de l'autre côté de l'océan. Alors comment faire pour que les deux se croisent ? Les Bayam-salams n'ont pas accès à la technologie et de l'autre vous avez les jeunes ingénieurs qui ont fait leurspreuves dans l'innovation. Ce que nous avons fait, d'instaurer un dialogue socioprofessionnel de sorte que les Bayam-salams ou la communauté des commerçantes est séduite par une solution spécifique que les ingénieurs en soient informés et qu'elles produisent avec l'accompagnement de l'OAPI et l'UNFPA, c’est là le secret de cette activité comme l'a dit Mme le Minproff c'est une intervention révolutionnaire ».

Pr Marie Thérèse Obama épse Abena Ondoa, Minproff
« Quand nos marchés, vous constatez par vous-même la quantité de vivres qui se gâte. Alors il y a la transformation dans les normes et ensuite attribuer au produit transformé ou l'innovation qui en découle est un produit sécurisé et amélioré qui répond aux normes internationales ainsi il peut se retrouver dans n'importe quel pays au monde s'il remplit les conditions parce qu'il demeure la propriété de ceux qui ont été à la base. Vous voyez, dans nos marchés nous connaissons nos Tchip's que nous consommons sans craintes mais vous ne pouvez pas vendre cela quelque part. Il est important que les femmes sachent qu'elles doivent recourir à l'OAPI pour la protection de leur marque et il est très important que ces femmes s'engagent et nous remercions l'UNFPA et l'OAPI qui ont pensé mettre ensemble les deux entités pour une autonomisation de la femme ».

Marie Mballa Biloa, présidente des Bayam-salams
« Ce projet vient améliorer nos conditions de travail car tout se fait dans le secteur informel, tout le processus de la production à la transformation. Nous avons parlé de la création de notre boutique en ligne dénommée asso.com et en travaillant avec l'UNFPA et nos filles ingénieurs, nous allons labellisé nos produits pour les vendre à l'international avec une plus value. Nous disons d'abord au Dr Justin Koffi pour l'accompagnement multidimensionnel, nous allons nous mettre au travail pour apprendre avec il y a encore beaucoup d'analphabète des TIC dans nos rangs et elles doivent être Androïde. Nous disons merci au président de la république pour nous avoir donné le statut juridique qui nous permet aujourd'hui de bénéficier de cette opportunité pour toutes nos sœurs dans les dix régions et la diaspora ».
Propos recueillis par CN
コメント