Sessions de formation au pied du Mont Fako sur la protection des droits de l’homme en période électorale par la CDHC
- Clément Noumsi
- 28 août
- 3 min de lecture

La ville de Buea a abrité les 26 et 27 août 2025 une session de formation à l’intention des FMO (forces de maintien de l’ordre) etune autre prévue les 28 et 29 août 2025 pour les OSC (Organisationsde la Société civile) sur la protection des droits de l’homme en période électorale sous les auspices la CDHC.
Dans son discours d’ouverture des travaux, le vice-président de la commission est revenu sur le contexte socio-politique des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest qui impose une responsabilité accrue. « Depuis près d’une décennie, ces deux régions font face à des défis sécuritaires majeurs. Ce climat invite à une approche respectueuse des Droits humains, même dans les situations les plus délicates. C’est pourquoi cette formation tombe à point nommé. Elle répond à un doubleimpératif : professionnaliser davantage nos Forces de Maintien de l’Ordre (FMO) en renforçant leur culture du respect des Droits humains.
Elle vise par la même occasion à vous rappeler que le respect des Droits de l’homme ne s’oppose pas à l’efficacité opérationnelle. Au contraire, elle en est une condition essentielle. Cette formation s’inscrit dans une perspective de montée en compétence, mais aussi de renforcement de la confiance entre les citoyens et les corps de sécurité. Cette confiance naît du professionnalisme, de l’impartialité et du respect des règles, à la fois réel et perçu.
Cette formation vise à vous outiller juridiquement, stratégiquement et humainement pour faire face, avec discernement et responsabilité, dans le respect des Droits fondamentaux, même sous pression, aux défis de terrain : application du régime des manifestations, gestion des foules, prévention des violences, intervention proportionnée en cas de trouble à l’ordre public, etc. Cette formation, j’en suis convaincu, contribuera à renforcer les capacités des acteurs de première ligne que vous êtes dans la préservation de l’ordre dans l’Etat souverain, dans le strict respect des principes démocratiques et de l’État de droit ».

« En d’autres termes, il s’agit de s’assurer que chaque action menée sur le terrain, chaque décision prise dans l’urgence, soit guidée par les principes de légalité, de nécessité, de proportionnalité et du respect de la dignité humaine. La force ne doit jamais être un réflexe, mais une ultime réponse, encadrée, mesurée et justifiée. Il n’y a pas de démocratie crédible sans sécurité responsable. Il n’y a pas de paix durable sans justice. Il n’y a pas d’ordre légitime sans Droits respectés.
Pendant deux jours, vous serez appelés à revisiter les normes nationales et internationales qui encadrent vos interventions, à réfléchir sur la gestion des foules, sur la liberté d’expression, sur le traitement des citoyens avec respect et sans discrimination, quelles que soient leur appartenance politique, leur ethnie ou leur opinion. Je vous exhorte donc à tirer le meilleur de cette formation. Écoutez, échangez, posez des questions, partagez vos expériences de terrain. Que ce soit dans les quartiers urbains de Bamenda, de Buea ou dans les localités les plus enclavées, vos actions ont un impact direct sur la perception que les populations ont des institutions.

En ce sens, vous êtes non seulement des agents de sécurité au sens le plus noble de ce terme, mais aussi des ambassadeurs de l’État de droit, des garants de la confiance citoyenne, des vecteurs de paix et de dignes représentants de la démocratie camerounaise. Assurer le caractère pacifique, inclusif, transparent et équitable du processus électoral relève d’une responsabilité collective, engageant l’ensemble des acteurs de la société. C’est pourquoi les organisations de la société civile bénéficieront également d’un module de formation dédié aux Droits civils et politiques, ainsi qu’au rôle essentiel qui leur revient dans la promotion, la défense et la mise en œuvre effective de ces Droits, du 28 au 29 août 2025 à Buea. Leur implication active constitue un maillon indispensable dans le renforcement de l’Etat de droit et dans la construction d’une société plus juste, plus équitable et respectueuse des libertés fondamentales.
À vous tous, chers participants, je souhaite une formation riche, utile et porteuse de transformations positives dans vos pratiques quotidiennes. Avant de rendre la parole à qui elle appartient, je vous invite à faire de cette session un moment de réflexion profonde et d’engagement renouvelé au service de notre nation avec cette citation de Jean-Jacques ROUSSEAU, « [m]on père, en m’embrassant fut saisi d’un tressaillement que je crois sentir et partager encore. Jean-Jacques, me disait-il, aime ton pays ».
Vive la coopération en matière de Droits de l’Homme ! Vive le Cameroun dans la paix, l’unité et la dignité ! Dixit Dr Raphaël Galega Gana.
Clément Noumsi



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